Une crise existentielle à 50 ans, ce n’est pas rare

16 Mai 2024

À cinquante ans, beaucoup de personnes traversent une période de profonde réflexion et de remise en question, souvent appelée crise existentielle. Cette étape de la vie est marquée par une série de questionnements et d’inquiétudes qui touchent plusieurs aspects de l’existence, notamment la vie de couple, le travail, la famille et la santé.

La remise en question du couple est fréquente à ce stade. Après des années passées ensemble, certains ressentent une distance croissante ou une routine étouffante. Les rêves partagés et les objectifs communs peuvent sembler moins clairs, et la quête d’une nouvelle passion ou d’un nouveau sens peut mettre à l’épreuve la solidité de la relation. Ce n’est pas rare de se demander si l’on est toujours avec la bonne personne, si l’amour est encore présent ou s’il est possible de raviver la flamme.

Le travail, autre pilier de l’identité, devient aussi une source de questionnement. À cinquante ans, beaucoup ont déjà passé des décennies dans la même carrière. La satisfaction professionnelle peut s’éroder, et l’idée de continuer ainsi jusqu’à la retraite peut sembler insupportable. On se demande alors si l’on a accompli tout ce que l’on voulait, ou si un changement radical est nécessaire pour retrouver un sens et une passion perdue.

En parallèle, la conscience de la mortalité des parents devient plus aiguë. Voir ses parents vieillir et affronter des problèmes de santé soulève des inquiétudes profondes : qui va s’occuper d’eux ? Quelle sera la dynamique familiale après leur départ ? Cette période peut provoquer un sentiment d’urgence, où l’on veut passer plus de temps avec eux, tout en étant accablé par la peur de leur perte imminente.

La peur de mourir soi-même devient aussi plus pressante. À mesure que les amis et les contemporains commencent à faire face à des maladies graves ou à disparaître, la réalité de sa propre mortalité devient impossible à ignorer. Cette anxiété peut être exacerbée par les premiers problèmes de santé sérieux : hypertension, diabète, douleurs articulaires, et autres maux qui rappellent que le corps n’est plus aussi résistant qu’avant.

Ces changements physiques, dont la ménopause pour les femmes, accentuent ce sentiment de transition. Les signes visibles de l’âge, comme les rides, la perte de cheveux, ou les modifications du poids, affectent la perception de soi et peuvent éroder la confiance en soi. La ménopause, en particulier, apporte son lot de symptômes physiques et émotionnels, rendant cette phase encore plus difficile à gérer.

La place dans la fratrie peut aussi être remise en question. Les rôles peuvent évoluer avec les années : celui qui était le « petit dernier » peut se retrouver à devoir prendre en charge les parents, ou des tensions passées peuvent resurgir. Les responsabilités familiales sont redistribuées, créant parfois des conflits ou des rapprochements inattendus.

Ces multiples facteurs forment une tempête parfaite qui caractérise la crise existentielle à cinquante ans. Pourtant, cette période de questionnement peut aussi être une opportunité de transformation. En affrontant ces peurs et ces doutes, il est possible de redéfinir ses priorités, de renforcer les relations importantes, et de trouver un nouveau sens à la vie. C’est un moment pour réévaluer ce qui compte vraiment et, peut-être, pour embrasser de nouveaux commencements avec une sagesse et une profondeur accrues.

Faire face à une crise existentielle nécessite du temps et de la patience. Il est essentiel de prendre soin de soi et de ne pas hésiter à demander de l’aide professionnelle si nécessaire. Une approche proactive et équilibrée peut vous aider à naviguer dans cette période difficile et à en ressortir plus fort.

Charlène